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Dans l’article néerlandais cité par Hirondl deux messages plus haut (Lien vers revue néerlandaise), on voit le projet de couverture de La déesse d’Ambre…
Et elle est magnifique
Bonjour Stéphane
Je craque !
Avez-vous lu le scénario de La déesse d’Ambre ? Et si ce n’est pas le cas, qu’en disent vos contacts du Lombard ? Est-ce que l’histoire est aussi bonne que celle d’Adieu Aaricia ?
En effet, comme le dit si bien La Fontaine :
Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau
Sans mentir, si votre scénario
Se rapporte à vos dessins impériaux
La Déesse d’ambre sera le phénix des hôtes de ces bois.
Oui ! En fait, côté dessin, tous les feux sont au vert. Au grand vert. Un style puissant, irrésistible dans la droite filiation du corpus de Rosinski.
Il reste maintenant le scénario dont seul la lecture nous dira s’il est exceptionnel (Adieu Aaricia), très bon (Wendigo), bon (De Givre et de feu) ou moyen (La cité mouvante), du moins selon mon goût.
On va donc croiser les doigts pour Christophe Bec et Valérie Mangin et leur souhaiter une belle réussite.
En espérant ne pas choquer et surtout ne pas vexer, je trouve que le travail du coloriste à base de teintes fortes et vives se marie mieux avec le scénario de Givre et de Feu qu’avec celui de la Cité. Le premier se veut spectaculaire avec un contraste entre le froid et la chaleur. Le deuxième repose plus sur le mystère. A titre personnel, et je comprends et accepte que d’autres lecteurs aient un ressenti différent, j’eus préféré Gaëtan Georges sur l’intrigue d’Ozanam. La couleur, le dessin et le scénario de cet opus de Thorgal Saga sont bons. En même temps, ils sont améliorables. Cela conforte ma vision d’une BD mi figue mi raisin.
Christophe Bec vient récemment de publier un portrait de son Thorgal sur sa page FB. L’ambition et la réussite sont davantage au rendez-vous.
Concernant les actes de Vigrid, Ozanam s’appuie beaucoup sur la série mère. Dans Aaricia et plus particulièrement dans Les larmes de Tjahzi, on retrouve non seulement le dragon mais aussi une réflexion sur l’amour et l’amitié. Les deux dernières pages de la petite histoire sont très révélatrices car Aaricia dit au-revoir à un ami pour retrouver un futur amour. Je cite les propos du dieu : « Adieu, petite princesse, ton Thorgal a bien de la chance » et ceux d’Aaricia la page suivante : « Mais le plus important est que nous ne nous quitterons jamais ». Le scénariste s’inspire de cette fin pour la retourner et la prolonger ce qui ouvre la voie à la tentative « extrême » de séduction. D’ailleurs, l’absence du cheval ailé dans La Cité Mouvante est révélatrice car il symbolise la pureté et l’élévation.
J’ai la BD !
Le style de Mohamed Aouamri saute aux yeux. Nous sommes plutôt chez Loisel que chez Rozinski. Aaricia a des lèvres pulpeuses et respire la sensualité. Thorgal et Jolan semblent plus ronds. Et ce côté charnel se retrouve un peu partout. Notamment, le sang coule beaucoup dans cet opus. Les couleurs, très contrastées, très fortes, appartiennent elles-aussi à un autre univers que celui de Thorgal.
Côté intrigue, Ozanam développe deux fils dont la liaison à la toute fin sonne artificiel. Après le scénariste distille avec beaucoup de talent une ambiance de mystère. La corruption voulue de Vigrid puis sa rédemption (?) font écho à l’évolution de Shaniah. Je confie ne pas avoir compris l’intérêt de soumettre Aaricia à la tentation. J’y vois un pas de côté par rapport au côté familial de la BD même si la viking reste fidèle à ses valeurs. Nous ne sommes pas dans le tome 34 !
Il faut encore que je réfléchisse. En conclusion, un bel opus, un peu comme celui de David Etien, malheureusement, pour mon goût, pas au niveau d’Adieu Aaricia voire même de Wendigo
Ne trouvez vous pas que le dessin presenté confère un caractère plus slave que nordique à Aaricia ? Les pommettes, l’arrondi du visage, la taille des yeux, les cheveux tirant vers le blanc ou le bandeau n’évoquent-ils une « image d’Epinal » de la paysanne russe ?
Je ne sais quoi penser ou dire.
Clairement Recht et Rouge ont fait l’effort de se glisser dans les pas de Rozinski. Etien et maintenant Aouamri ont choisi de garder leur style ou de faire une évolution a minima.
J’ai pu m’adapter à Etien même si je ne sais pas si sa BD vieillira aussi bien que celle de Recht. Je la relirai l’année prochaine et on verra à ce moment.
Sur le fond, je pense qu’une bonne BD, c’est d’abord un bon scénario. Et je comprends et accepte tout à fait que le graphisme soit l’aspect prédominant pour d’autres lecteurs. Donc, me concernant, tout va dépendre du scénario. Si celui-ci est « vanhammesque » et s’insère dans le corpus développé sur de nombreuses années, le dessin « baroque » d’Aouamri passera très bien. Dans le cas contraire, et toujours me concernant, ce sera une BD avec ses moins et ses plus, mais ce ne sera pas « du » Thorgal.
Sur le fond se pose maintenant la question de la lignée éditoriale de Thorgal Saga. On voit bien qu’il y a plusieurs sous-lignées, les fidèles d’un côté et les tenants de nouveaux horizons de l’autre. Pour les futures sorties, Bec semble faire partie des fidèles et Aouamri des novateurs.
Trouvée. Sur le compte Instagram de Christophe Bec, dont l’identité sur le réseau social est : bec_christophe
Et tous les signaux sont au vert. Bec a mis son style dans les pas de celui de Rosinski.
Il reste maintenant à voir le scénario.
« Adieu Aaricia » a mis la barre tellement haute que le lecteur est devenu difficile 😀
Bonjour Olivier Legrand
Nous sommes très honorés de votre présence sur le forum. Un immense merci.
Et le choix du scalde comme avatar nous rappelle la grande qualité de ce personnage que vous avez inventé.
J’ai été en séance de dédicace avec David Etien qui ne m’a pas parlé d’une suite… Ayant apprécié « De Givre et de Feu », j’espère que ce projet verra le jour
Patrice
Je l’ai lu et rejoins l’avis de Guillaume !
Un scénario inspiré de Game of Thrones avec des bizarreries. Un étrange oxymore avec du feu pour raviver une flamme de givre ! La boucle temporelle annoncée à la toute dernière page sonne faux. D’où vient Rune ? Pourquoi les « squelettes » de glaces sont-ils les alliés du feu ? Tout cela sent une suite.
Les personnages sont attachants. Thorgal est vraiment Thorgal, la reine et la princesse de givre campent toute l’ambiguïté d’un pouvoir qui oscille entre l’absolutisme et le dévouement. J’ai apprécié le bestiaire fantastique et surtout les loups géants. Et mention spéciale pour le scalde, très bien pensé.
Le graphisme est surprenant. Des décors fantastiques ! En même temps des cadrages étranges. On passe du plan panoramique au gros plan dans la même planche avec deux vignettes accoléees. Le visage de Thorgal qui s’éloigne des canons imaginés par Rosinski ne choque pas et les yeux s’habituent très vite. J’ai apprécié le dessin si rare de vieilles femmes nues dont la savoureuse et toute nouvelle gardienne des clés !
Les couleurs ont fière allure et le défi de construite deux nuanciers de rouge-jaune et de blanc-bleu est réussi.
Au final, je dirais que nous sentons le souffle de l’aventure avec une solide insertion dans le corpus : la gardienne des clés, le quasi usage de Louve (Rune).
Oui, un ouvrage moins bon qu’Adieu Aaricia, c’est certain. Mais qui mérite le détour. A titre personnel je le classerai très légèrement au-dessous de Wendigo, mais vraiment à peine en dessous. Les qualités des deux BD sont extrêmement voisines, chacune dans son genre. Classique à gauche. Pop rock à droite.
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J’ai « zoomé » les deux visages de Thorgal, celui de la couverture présentée en page 2 du fil comme celle de la version « givre », et celui de la couverture présentée en page 3 comme celle de la version « prestige ». Etien ou le coloriste ont changé des éléments ce qui donne maintenant un air plus mâture à Thorgal. Par exemple, les traits matérialisant le début de barbe du héros ont presque fusionné dans un dégradé de couleur. L’image a « progressé » dans le bon sens du terme 🙂
La version givre présente de solide qualité.
Les loups, une famille homothétique de celle de Thorgal, affichent un sourire énigmatique bien humain. Et ce rapprochement des espèces se retrouve dans les yeux bleus de tous les protagonistes.
En tout cas, Etien marie ici avec talent une couleur froide, le bleu, avec le blanc du blizzard.
Enfin, le bâton avec ces cercles apporte une touche d’anticipation ! Le fantastique de loups quelque peu anthropomorphes se conjugue avec la science fiction du bâton. Un mariage très thorgalien !
J’aime le contraste de taille entre le dragon et Thorgal qui permet de relativiser le héros, idée thorgalienne s’il en est. La mise en scène avec Thorgal vue de dos évite de s’attarder sur le visage de notre héros, assez éloigné des standards imaginés par Rosinski. Certes sur plusieurs pages, le lecteur peut changer son esthétisme du personnage mais sur une couverture le délai est trop court. Et puis, nous regardons dans la même direction que le héros ce qui le rapproche de nous, et nous sommes ainsi solidaires face au dragon.
Quant à ce dernier, Etien est très original : son museau très fin permet de tourner la page du Lotus Bleu. Et puis, les yeux très étrécis font écho à la gueule.
Les couleurs avec une démultiplication de l’orange donnent un splendide relief.
Clairement une TRÈS GRANDE couverture
Ne trouvez-vous pas que le visage de Thorgal manque de maturité ?
Il fait davantage Etien que Rosinski 😯
On comprend mieux maintenant le choix de Recht de mettre en scène un Thorgal âgé qui lui a permis de contourner cet écueil.
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